lundi 29 octobre 2012

Le livre d'hommes



Accumulés dans la cave,
Forêt d’Arbois de mon cerveau
J’en prends un et je le débouche
Le fait couler dans ma bouche
Le consomme sans modération
Son odeur sa couleur et son parfum
M’envahissent, coulent mes pores
Glissent un par un puis s’évaporent
Et il m’emmène dans sa caisse…
Comme un génie ou une syrah
Est-il léger ou bien gras ?
Citron oranger ou grenat ?
En relisant mon carnet je me souviens
de chaque instant de chaque arôme

Dans mon livre d’hommes
Chaque rencontre est consignée
Comme une bouteille dégustée
Un par page
Son goût son cépage
Dans ma mémoire mon livre d’hommes

Ils se conservent plus ou moins
Pourtant s’ils sont trop sur leur garde
Ils ne durent pas longtemps
Comme un vin qu’on a envie de reboire
Un homme que j’ai envie de croire
Devient mon premier cru
Capable de m’enivrer
Si je ferme les yeux en le goûtant
C’est signe de prince charmant

Dans mon livre d’hommes
Chaque rencontre est consignée
Comme une bouteille dégustée
Un par page
Son goût son cépage
Dans ma mémoire, mon livre d’hommes

Au fond de ma cave à hommes
Mon repère capharnaüm
Je les emmène les range et les retourne
Si je souffre ils perdent leur sucre
Et sur ma langue deviennent acides
Ceux-là je les vide et m’en retourne
Je m’abandonne à leurs extournes
Jusqu’à l’ivresse mais seuls les raffinés
Les élégants les bien élevés
Seront le velours de ma gorge
Le champagne que je dégorge

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